Le droit de pigeonnier, avant 1789, était l’apanage de la noblesse
Dans certaines paroisses du Lauragais, le droit seigneurial de pigeonnier figure en bonne place parmi les droits seigneuriaux avant 1789. Le pigeonnier était un privilège noble appartenant au seigneur haut justicier, c’est-à dire celui qui possédait la justice haute, moyenne et basse, le droit de juger les pauvres paysans de la communauté villageoise. Seuls quelques grands seigneurs et grands propriétaires possédaient ce droit, donc de posséder un pigeonnier de grandes dimensions et des centaines d’oiseaux et de nids appelés boulins. Le grand seigneur tout puissant avait donc la possibilité de posséder un pigeonnier, surtout un pigeonnier-tour de très grandes dimensions : à Cintegabelle le bâtiment mesure 15 mètres de haut, avec 900 boulins. En principe un boulin par hectare de terre, donc 900 boulins supposent 4 à 500 hectares de blé, maïs. Le bâtiment était isolé du château mais toujours en lieu élevé du château pour qu’il soit visible de loin : le seigneur affirmait son prestige social et son rang suprême, ainsi le pigeonnier de “La Comtesse” à Ramonville, ou “ le Fort” à Monestrol. Le dimensions sont proportionnelles à la surface du domaine, donc il est d’autant plus grand que le domaine est vaste, en passant devant la construction majestueuse on savait qu’un très grand seigneur était proche.