Zone de Texte: Jusqu’aux années 70, il existait au hameau d’En benne, une forge en activité. Créée par la famille Anglès. Elle a été longtemps réputée pour la qualité des outils de taillanderie qui y étaient fabriqués. Plus tard elle deviendra une ferronnerie d’art faisant partie du groupe revélois « les 3 A » dont la production s’exportait au-delà de la région et des frontières.

Mentionné dès 1881 dans les archives communales Léopold Anglès exerce la profession de forgeron , maréchal-ferrant au hameau d’En Benne. La petite forge sombre où trônent le vaste foyer, le grand soufflet et les enclumes est    bordée à l’extérieur par « le travail » où l’on ferre chevaux, vaches et bœufs de trait.

 

Jusqu’aux années 50 la forge d’En Benne est le rendez-vous des agriculteurs du secteur : réparation de charrues, de herses, de faucheuses , fabrication de fer de haches, de coins à fendre, marteaux , de cisailles, faucilles , etc…

Les bûcherons du secteur étaient ses principaux clients et testeurs car si l’outil ne tranchait pas Léopold le refondait et effectuait un trempage différent souvent à base d’eau savonneuse (Car c’était là que résidait le secret de la qualité).

 

Outils collection de la famille Pujol à St Salvy.

Photos Christian Pujol

Le travail était une construction en bois , qui par un dispositif de sangles soutenait et immobilisait l’animal pendant qu’on le ferrait. La plupart des forgerons de la région étaient aussi maréchaux-ferrants. Quelques anciens travails subsistent encore près d’anciennes forges ou villages

Dessin destiné à la fabrication d’un

des fauteuils du paquebot France

L’ossature en fer forgé de ce fauteuil a été fabriquée En Benne

André Anglès, a succédé à son père Léopold, mais étant handicapé, les gros travaux de forge lui étaient pénibles. Il s’est donc tourné vers la ferronnerie d’art. Il a fait partie de la société « les 3 A » (Artistes, Artisans Associés de Revel ). Dans les années 50/60 cette société avait été retenue pour fabriquer quelques éléments du mobilier du paquebot France inauguré en mai 1960. Entre autres, fauteuils de salon, pupitres de musicien, tables basses, porte-revues, lampadaires, …

 

(Merci à la famille Pujol (Jacky, Gisèle et Christian)  pour son aimable participation)

Les fils du forgeron

 

Léopold le forgeron avait 4 enfants : André, Camille, Marcelle et Adrien . Ce dernier, quelque peu aventurier s’était fait remarquer juste après la guerre 39/45 en venant saluer sa mère en avion militaire . Avion qui s’était posé dans les prés d’En Benne. Il a voulu que sa mère fasse son baptême de l’air pour l’occasion. Cela a failli se terminer en catastrophe car l’avion a accroché un taillis au décollage. Heureusement le pilote a pu maîtriser la situation

S’agissant d’un avion militaire les gendarmes avaient été réquisitionnés pour monter la garde pendant la nuit jusqu’au lendemain matin.

Il est vrai que la population des alentours s’était déplacée en nombre pour voir « l’avion »

D’autre part Adrien avait tenu à amener sa « secrétaire » de l’époque. Cette jeune fille est devenue une actrice de cinéma sous le nom de Françoise Arnoul.

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Camille Anglès est toujours resté attaché à la commune de Lagardiolle. Artiste accompli: peinture et sculpture étaient ses violons d’Ingres. C’est lui qui a réalisé la Marianne originale que l’on peut voir à la mairie de Lagardiolle. Il a également réalisé des cadrans solaires dont l’un est sur la façade de la maison de l’ancien maire Julien Augé à En Benne.

 

Le paquebot France

Pour lequel le forgeron d’En Benne a travaillé

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